VEULETTES-SUR-MER, Seine-Maritime (Reuters) - Le premier parc d'éoliennes offshore de France sera créé à la fin de l'année prochaine, en Manche, au large de Veulettes-sur-Mer, petite commune située au sud de Fécamp, sur la côte d'Albâtre.
Ce parc sera composé de 21 éoliennes qui produiront chacune cinq mégawatts, soit un total de 105 mégawatts, de quoi fournir de l'électricité à 120.000 personnes.
Les enquêtes publiques sont terminées. Ne manque que le permis de construire du préfet, qui ne devrait pas poser de problème, explique le sous-préfet de Dieppe, Olivier de Mazières. Les travaux, d'un coût prévu de 270 millions d'euros, devraient commencer avant l'hiver.
Le projet fait le bonheur du bourg de 300 habitants où affluent chaque année 2.200 estivants.
La taxe qui sera acquittée par l'opérateur, la société allemande Enertrag, apporterait 1,3 million d'euros, dont la moitié pour les marins-pêcheurs et l'autre moitié aux communes ayant vue sur les pylônes, Veulettes-sur-Mer, Paluel, Saint-Valéry-en-Caux, Saint-Sylvain et Saint-Martin-aux-Bunots.
Christian Legrand, le maire, un boulanger retraité, se réjouit. "Chez nous, tout le monde est pour, sauf une quinzaine de propriétaires de résidences secondaires", dit-il.
Et les pêcheurs ? Christian Legrand sourit : "c'est vrai qu'ils disent que là où on va mettre les pylônes, c'est là où il y a le meilleur poisson. J'aurais été pêcheur, j'aurais fait comme eux".
Les pêcheurs seront dédommagés, dit-il. "Comme les trois rangées de sept éoliennes seront espacées de 1,4 km et les pylônes, entre eux, de 700 mètres, cela laissera de la place pour la pêche à la ligne et la pose de casiers", souligne-t-il.
TROIS AUTRES PROJETS EN PREPARATION
Guillaume Fagot, chef du projet offshore à Enertrag, explique que les raccordements de courant en mer et sur terre jusqu'à Fécamp seront enterrés. Les câbles reposeront à 1,40 m de profondeur en terre et à 1,10 m ou 1,20 m en mer.
A une profondeur de 15 m, au large de Veulettes, la technique utilisée sera innovante. Les éoliennes seront fixées sur des tripodes métalliques, et non sur des blocs de béton ou des mono-pieux, ce qui permet de "valider une nouvelle technique industrielle", dit Guillaume Fagot.
La construction de ce parc offshore répond au marché lancé sous forme d'appel d'offre en 2004 par le gouvernement.
D'autres projets offshore moins avancés que celui de Veulettes concernent le littoral normand. "Ils en sont encore au stade d'approche des élus et de la population, à un stade pré-administratif", explique le sous-préfet Olivier de Mazières, qui est chargé de ces projets.
Le plus gros projet est celui de La Compagnie du Vent de Montpellier (Hérault), filiale du Danois Vestas, qui veut installer 120 éoliennes au large du Tréport, entre Normandie et Picardie, dans une zone où se trouvent des explosifs datant de la Seconde guerre mondiale.
Deux autres sont en préparation par WPD Offshore France, une autre société allemande, l'un devant Fécamp qui compterait 50 à 60 éoliennes pour une puissance de 250 à 300 mégawatts dans "le parc des Hautes-Falaises", l'autre au large de Port-en-Bessin (Calvados) qui totaliserait une cinquantaine de machines pour une puissance de 250 MGW.